Réglementaire

Les entreprises françaises sont-elles prêtes pour le télétravail ?

Après avoir été contraintes par la crise sanitaire de pratiquer le télétravail à large échelle, les entreprises françaises ont-elles l'intention de faire perdurer durablement cette organisation ? Voici comment, après des débuts parfois chaotiques, le télétravail a séduit aussi bien les salariés que les dirigeants.

Le présentéisme et un changement à marche forcée

En matière de télétravail et d'autonomie des salariés, les entreprises françaises partent de loin : le "présentéisme". Le fait de venir au travail même lorsqu'on est malade, ou de rester à son poste pour faire acte de présence, alors même que vous avez fini ce que vous aviez à faire, par peur du "qu'en dira-t-on". Ce mal touche 62% des salariés tricolores, soit l'un des scores les plus élevés d'Europe1.

Employeurs réticents à ne pas pouvoir contrôler sur site la charge de travail fournie, salariés peu attirés par l'idée de travailler à distance : avant la crise sanitaire, on estime qu'à peine 11% des cadres télétravaillaient en 20172 – et seulement un jour dans la semaine – et 3% pour l'ensemble des salariés toutes catégories confondues.

La crise du Covid-19 et le confinement qui s'en est suivi en mars 2020 sont venus bousculer cette donne : quasiment du jour au lendemain, jusqu'à un tiers des salariés ont dû basculer en travail à distance.

A marche forcée donc, les entreprises ont été contraintes de revoir leur copie et d'imaginer de nouveaux modes de fonctionnement au sein des équipes, de développer des outils pour leur permettre de continuer leur activité à distance, etc.

Bilan du premier confinement : une formule qui séduit, des mentalités qui changent

Les débuts de ce déploiement massif du télétravail dans notre pays ont été laborieux et après quelques jours chez eux, 76% des Français en télétravail regrettaient déjà leurs bureaux3.

Pourtant, une fois passé le choc et réglé les plus gros soucis techniques, les salariés ont commencé à réaliser les avantages indéniables du télétravail, dont les plus fréquemment cités sont : gagner du temps dans les transports (38%), pouvoir travailler au calme (27%) et s'organiser plus librement (19%).

Au final, même si 43% des Français regrettent quand même l'émulation collective du bureau, les avantages du télétravail l'emportent et ils sont 62% à appeler de leurs vœux une mise en place durable du travail à distance dans leur entreprise. Seuls 12% ne souhaitent pas changer leurs habitudes et attendent patiemment de retrouver un rythme de travail normal.

Les entreprises françaises vont-elles adopter le télétravail ?

Les entreprises comme leurs salariés ont bien compris que la crise sanitaire allait certainement durer plusieurs mois et elles ont profité de la période estivale pour plancher sur des solutions au long cours : distribution de matériel informatique pour équiper leurs travailleurs à domicile, sécurisation des solutions pour échanger à distance – par exemple pour les réunions par webcam interposées -, développement d'outils de gestion, comme la signature électronique par exemple, etc.

Ainsi, quand en octobre les pouvoirs publics ont annoncé un nouveau confinement de plusieurs semaines et demandés aux entreprises de généraliser le télétravail "chaque fois que c'est possible", ces dernières étaient prêtes et se sont exécutées avec plus de sérénité que pour le premier confinement.

Pour autant, une fois la crise sanitaire passée, le télétravail va-t-il trouver sa place dans nos mœurs ? Son développement aura en tout cas fait un bond dans nombre d'entreprises : parmi les dirigeants, même ceux qui y étaient opposés par principe ont eu l'occasion d'en constater les avantages et de changer d'avis. Ainsi, 55% des décideurs estiment que leurs salariés sont aussi productifs que sur site, 24% plus productifs et 6% beaucoup plus productifs dans ce cadre4.

Si le télétravail a ouvert de nouvelles perspectives d'organisation du côté des salariés comme du côté des dirigeants, il n'est pas pour autant question de passer au tout distanciel. En juin 2020, 48% des employés déclaraient qu'ils aimeraient, dans l'idéal, télétravailler 2 jours par semaine, tandis que 47% des décideurs seraient prêts à accepter ce rythme pour leurs équipes. Ils ne sont en revanche plus que 20% de salariés et 22% de décideurs à souhaiter un rythme de 3 jours de télétravail par semaine.

Utiliser l'intéressement pour faciliter la transition et motiver vos troupes

L'intéressement des entreprises est outil formidable pour accompagner vos salariés dans ces changements majeurs. En effet, afin de les accompagner et les motiver, vous pouvez modifier vos accords d'intéressement pour adapter les critères de déclenchement de l'intéressement à votre nouvelle organisation de travail. Par exemple :

  • Signature d'un accord sur le télétravail avant le 01/03/2021.
  • Atteindre un taux de télétravail de 20% sur l'ensemble des salariés avant la fin de l'exercice fiscal 2021.
  • Réduire les charges immobilières (bureaux) de 15% dans le cadre du déploiement du télétravail.
  • Maintenir un taux de satisfaction des collaborateurs après mise en place d'une politique de travail à distance supérieur à 90%
  • Etc.

Avec un plan de communication interne efficace, vous mettez toutes les chances de votre côté pour favoriser l'acceptation du travail à distance au sein de votre entreprise. Vous pouvez d'ailleurs toujours coupler ces objectifs avec des objectifs de productivité. N'hésitez pas à en parler à votre Chargé d'Affaire Entreprise Crédit Mutuel.

© 2020 - CIC Épargne Salariale

1 - "Présentéisme au travail : Mesures et déterminants", Dares, novembre 2016.

2 - "Le télétravail permet-il d'améliorer les conditions de travail des cadres ?", Dares, Novembre 2019.

3 - "62% des Français voudront faire plus de télétravail après le confinement", Deskeo, 14 avril 2020.

4 - Enquête Deskeo réalisée auprès de 2 900 professionnels du 19 au 24 juin 2020.